L’affaire
Elf adaptée au théâtre. Adepte d’un
théâtre militant, le comédien français
Nicolas Lambert, qui a suivi au Palais de Justice à
Paris les quatre mois du procès Elf (mars à
juin 2003), “ne voulait pas que ce dossier reste dans
un coin”. Pour lui : “Il fallait que les gens
sachent”. Il écrit et met alors en scène
Elf : la pompe Afrique, la 5ème pièce de sa
carrière. Il y joue à la fois les prévenus,
les juges et les avocats. Un véritable acte citoyen.
On rit de l’énormité des combines et des
sommes déjouées, tout en ayant conscience de
leur gravité. Car avec ça, “la République
aurait pu sauter 20 fois”. en 2003, Loïc Le Floch-Prigent,
président d’Elf de 1989 à 1993, Alfred
Sirven, ancien directeur des affaires générales
du groupe et André Tarallo, le “Monsieur Afrique”
de la compagnie, comparaissaient à la barre. Leurs
témoignages vont en fait mettre à jour un système
de relations cyniques entre l’Etat français et
l’Afrique francophone. “Elf a été
créé pour maintenir l’Algérie et
les rois nègres dans l’orbite française
par le biais du pétrole. Avec les Algériens,
ça a capoté. Avec les rois nègres ça
se poursuit”, explique l’ex-président d’Elf
au tribunal. Quatre mois d’audience, 37 prévenus
mais aucun homme politique.